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la composition des gaz émis (notamment du flux de SO 2 ) autant ou davantage que
des poussières.
Fig. 168  - Impact d'une éruption volcanique sur l'atmosphère
Vers le haut, l'émission d'aérosols et de gaz s'oppose à l'entrée du rayonnement
solaire. Vers le bas, l'absorption, par ces éléments, du rayonnement infrarouge
émis par la surface terrestre conduit, par effet de serre, à un réchauffement de la
troposphère. Il est souvent difficile de faire le bilan de ces actions contradictoires
(figure de V. Courtillot, 2009).
Quelques exemples récents peuvent donner une idée de l'impact de ces phéno-
mènes.
En 1783 et 1784, le Laki, en Islande, fut le siège d'éruptions particulièrement
importantes. Une fissure s'ouvrit qui atteignit 25 km de long et d'où s'écoulèrent
15 km 3 de lave s'étalant sur 565 km 2 . Les projections furent peu abondantes, mais
beaucoup de gaz furent émis parmi lesquels 120 millions de tonnes d'anhydride
sulfureux. Sans doute à cause du pouvoir d'absorption de la lumière par ce gaz qui,
au contact de l'eau, donne de l'acide sulfurique, l'hiver fut particulièrement rigou-
reux comme le nota Benjamin Franklin séjournant alors en Europe.
En 1815, l'éruption du Tambora, en Indonésie, produisit 150 km 3 de projections,
record historique ; ces projections ont sans doute été la cause de la fraîcheur anor-
male de l'année 1816 où l'on vit la neige tomber en été à Londres, et où bien des
récoltes furent perdues en Europe et aux États-Unis.
En 1883, l'explosion du Krakatoa a entraîné sur tout le globe une baisse de la
température de l'ordre de 0,4 °C. Plus près de nous, l'éruption du volcan Pinatubo
dans les Philippines, en juin 1991, a entraîné, pendant 2 ou 3 ans, des baisses de
température de 0,2 °C à 0,4 °C.
 
 
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