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Libby avait évalué la période (ou demi-vie) du 14 C à 5 568 ans. À noter que si
cette durée de demi-vie est encore utilisée pour des raisons de continuité, on en
donne aujourd'hui une valeur plus exacte : 5 730 ans (c'est la demi-vie dite de
Cambridge). Ainsi, si l'on considère une certaine masse de ce carbone, il en restera
la moitié au bout de 5 730 ans, le quart au bout de 17 190 ans, le huitième au bout de
22 920 ans, etc. ( Fig. 116 ). Cette rapide décroissance fait qu'au delà de 50 000 ou
60 000 ans, le carbone 14 restant est si peu abondant qu'on atteint la limite de la
méthode. La précision de l'évaluation des âges radiométriques ainsi calculés est
souvent donné avec une approximation représentant l'écart-type de cette évaluation,
et la présentation définitive d'une datation peut ainsi se présenter de la façon
suivante : 12 500 ± 140 ans BP. Dans le détail, on verra ci-dessous que les choses
sont plus compliquées, la probabilité des âges fournis après certaines corrections ne
suivant pas une loi normale.
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
Fig. 116  - Décroissance
du radiocarbone
À partir d'une certaine masse
de radiocarbone (prise ici
comme unité), il n'en restera
plus que la moitié au bout
de 5 730 ans (point A), le
quart au bout de 11 460 ans
(point B), le huitième au bout
de 17 190 ans (point C), etc.
A
B
C
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
temps en milliers d'années
Un problème est en effet apparu chemin faisant. Le raisonnement tenu plus haut
suppose implicitement que la proportion 14 C/ 12 C de l'atmosphère reste constante.
Cela n'est vrai qu'en première approximation. Dans le détail, les variations cycli-
ques de l'activité solaire ont une influence sur le flux de rayons cosmiques que reçoit
la Terre et donc sur la production de 14 C en haute atmosphère. Une correction, plus
ou moins grande selon les moments devra alors être faite pour obtenir un âge dit
calibré que l'on conseille d'écrire, par exemple, 18 400 ± 110 calBP pour éviter les
confusions.
Pour effectuer cette calibration ( Fig. 117 ), il faut bien entendu avoir des courbes
qui donnent la correspondance entre les âges non calibrés et les âges réels. Ces
courbes peuvent être obtenues, par exemple, par des mesures effectuées sur des
séries d'arbres, actuels ou archéologiques, dont on peut compter les anneaux
annuels, ce que l'on a fait pour la période remontant jusqu'à il y a environ
12 000 ans. Pour remonter plus loin dans le temps, on peut utiliser des mesures
faites sur des varves, sur des coraux, des stalactites ou des carottes de sédiments,
mettant éventuellement en œuvre d'autres méthodes de datation radiométriques
(radioactivité uranium-thorium, par exemple).
 
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