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L'ouverture de l'Atlantique se poursuit, ainsi que, par rapprochement puis colli-
sion des plaques africaine, indienne et eurasiatique, l'édification de la chaîne alpine.
Cette édification comporte, en particulier, la surrection de l'Himalaya et du plateau
Tibétain, éléments importants du contrôle des climats asiatiques. Ces modifications
tectoniques ont sans doute contribué à un refroidissement favorisant le déclenche-
ment de la glaciation plio-quaternaire. Mais des modifications dans la géographie
des océans, retentissant sur la répartition des grands courants océaniques, ont proba-
blement joué aussi un rôle important dans ce déclenchement. Dans l'hémisphère
Sud, on voit s'ouvrir le passage de Drake et le bassin de Tasmanie, rendant possible
la dérive circumpolaire antarctique. Dans les régions équatoriales, la fermeture de la
communication entre l'Atlantique et le Pacifique, entre l'Amérique du Nord et
l'Amérique du Sud, s'effectue progressivement à partir du milieu du Miocène, deve-
nant complète au Pliocène, vers 2,7 Ma. On peut estimer qu'alors le réchauffement
de l'Atlantique nord par le Gulf Stream, ainsi détourné, a, par une évaporation plus
accentuée, augmenté la concentration de l'atmosphère en vapeur d'eau, condition
favorisant un accroissement des masses de glace et le déclenchement de la période
glaciaire.
Vers la glaciation
Dans son ensemble, l'histoire du climat au Mésozoïque est celle d'une lente baisse
de la température moyenne du globe, aboutissant à l'établissement de la période
glaciaire qui caractérise particulièrement le Quaternaire ( Fig. 214 ). Mais ce refroi-
dissement a, dans le détail, subi maintes accélérations ou ralentissements, et même
été coupé par des périodes de réchauffement.
C'est d'ailleurs par une période de réchauffement que commence le Paléocène,
réchauffement qui va durer jusqu'au début de l'Eocène, vers 50 Ma. Juste à la fin
du Paléocène, vers 55 Ma, intervient un brusque et court réchauffement connu sous
le nom de Maximum thermique tardi-paléocène ( Fig. 215 ). Cet événement est
caractérisé par une élévation de 5 °C à 6 °C de la température des eaux de fond
marines en moins de 10 kyr. La mesure du d 18 O des foraminifères planctoniques
montre une élévation de la température des eaux de surface de quelque 8 °C aux
hautes latitudes, un peu moins près de l'équateur. Cet événement est aussi caracté-
risé par une excursion négative de quelque 0,3 % du d 13 C. Cette excursion implique
une augmentation de concentration en gaz à effet de serre pouvant avoir comme
origine la dissociation et l'oxydation de méthane isotopiquement léger jusque-là
stocké dans les clathrates océaniques. Pour des raisons aussi bien théoriques que
pratiques (une telle mobilisation pourrait causer de graves perturbations dans le
climat actuel), cette hypothèse demanderait à être confirmée, et ses causes et son
mécanisme explicités.
Un autre événement climatique marque, à 34 Ma, la limite entre l'Eocène et
l'Oligocène. Il s'agit d'un brusque refroidissement de près de 4 °C ainsi que d'un
renforcement de la variabilité saisonnière. Il correspond, à peu près, à l'installation
de la calotte glaciaire antarctique, mais aussi à une très importante phase d'extinction
 
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