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Parmi les reptiles, ont échappé à l'hécatombe les crocodiles et les tortues. Les
oiseaux ne semblent pas non plus touchés, non plus que les amphibiens. Les mam-
mifères, petits et discrets au Crétacé supérieur, paraissent insensibles. Dans le
monde marin, ceux des foraminifères qui vivaient sur les fonds, sous une lame d'eau
épaisse, ne semblent pas avoir été touchés. Les radiolaires, unicellulaires marins
possédant un squelette siliceux, ne paraissent pas non plus affectés. Dans l'ensemble,
il semble que les organismes marins les plus perturbés aient été ceux qui vivaient
dans les eaux peu profondes des océans tropicaux et qui étaient pourvus d'un
squelette calcaire.
En ce qui concerne les végétaux terrestres, si l'on y observe des disparitions, il
n'est pas sûr qu'elles se produisent à la limite Crétacé-Tertiaire, non plus, d'ailleurs
que des apparitions.
Deux explications principales ont été proposées pour expliquer ces disparitions :
l'une extraterrestre (chute d'un bolide), l'autre terrestre (volcanisme).
Explication par la chute d'un bolide
Dans les sédiments de la limite Crétacé-Tertiaire, on a reconnu, d'abord à Gubbio
(Italie), après Luis et Walter Alvarez, puis dans de très nombreuses régions, de très
fortes concentrations en iridium, élément rare dans la croûte terrestre, mais commun
dans certaines météorites. On s'est généralement accordé sur l'hypothèse que ces
concentrations ne pouvaient s'expliquer que par la chute sur terre, à la vitesse de
20 km à la seconde, d'une météorite d'environ 10 km de diamètre. L'énergie cinéti-
que du bolide, aurait creusé un cratère de plusieurs centaines de kilomètres de
diamètre, et injecté dans l'atmosphère 10 à 100 fois sa masse de débris arrachés au
sol. Il semble que ce cratère ait été identifié dans le Yucatan, à Chicxulub près de
Mérida (Mexique). L'énergie cinétique de ces débris projetés en l'air se serait trans-
formée en chaleur, par frottement, lorsque les plus gros de ces débris auraient, à
grande vitesse, traversé l'atmosphère en retombant, et porté localement l'air à des
températures de plusieurs centaines de degrés pendant une heure ou davantage. Les
plus des fines poussières auraient été expédiées jusque dans la stratosphère et se
seraient répandues dans le monde entier. Leur concentration aurait été si importante
qu'elle aurait provoqué une nuit totale pendant une durée évaluée de 1 à 6 mois.
Cette absence de lumière aurait empêché la photosynthèse des végétaux, notamment
dans le milieu marin, avec des répercussions sur toute la chaîne alimentaire.
Par ailleurs, l'obscurité engendrée par les poussières aurait aussi conduit à un
refroidissement marqué. La température aurait baissé rapidement jusqu'à atteindre
des valeurs nettement au-dessous de 0 °C. La neige et la glace auraient recouvert le
sol sur de très vastes étendues, et ceci pendant une durée double de la précédente.
L'ensemble de ces phénomènes aurait conduit aux disparitions constatées des
espèces vivantes, le processus de cette disparition n'ayant, dans cette hypothèse,
duré guère plus de deux ans.
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