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Il faut souligner que la différence entre un âge au carbone 14 traditionnel et un
âge calibré peut être importante. Par exemple un âge classique de 18 000 ans BP
(c'est l'âge du dernier maximum glaciaire) devient, lorsqu'il est calibré, 21 300 ans
calBP. Il est donc fondamental de préciser de quel âge on parle. Notons que les âges
calibrés sont parfois présentés en années de notre ère. Ainsi, un âge calibré de
6 000 calBP devient 4 050 calBC.
Enfin, il faut garder à l'esprit que, dans les deux cas, ces âges n'ont rien d'absolu
et qu'il s'agit d'évaluations qui pourront être révisées dans l'avenir, même si l'âge
calibré s'approche davantage de la réalité chronologique. La plus grande vigilance
est donc de mise pour la lecture et l'interprétation des âges au carbone 14.
Ces considérations n'épuisent pas les difficultés de la méthode. Certaines sont
dues à ce que les êtres vivants peuvent trier les isotopes et donc fausser les mesures
au départ (effet vital), d'autres au fait que le milieu de vie de ces êtres peut avoir des
concentrations en isotopes différentes de celles de l'atmosphère, par exemple s'il
s'agit de lacs qui dissolvent des carbonates très vieux et n'ayant donc plus de 14C :
c'est ce que l'on appelle l' effet réservoir .
Enfin, bien des pièges sont tendus sur le chemin de celui qui prélève les échan-
tillons à dater : mélanges, pollutions naturelles ou de son fait. On comprend ainsi la
prudence avec laquelle on doit prendre les évaluations chronologiques au 14 C,
surtout si elles sont en nombre réduit.
Du côté des techniques mises en œuvre, il faut savoir qu'il en existe deux catégo-
ries. La première, la plus ancienne, est celle qui mesure le rayonnement bêta induit
par la radioactivité du 14 C restant dans l'échantillon. Elle exige d'avoir suffisamment
de matériel à dater (quelque grammes de charbon, par exemple) pour être au-dessus
du seuil de sensibilité de l'appareil. La seconde compte, en quelque sorte, le nombre
d'atomes de chaque isotope avec un spectromètre de masse (notamment un spectro-
mètre de masse à accélération, AMS) ; cette technique ne permet guère de remonter
davantage dans le temps mais ne nécessite que des masses très faibles de matière
(moins d'un milligramme) ce qui permet, par exemple, de dater, sur les parois des
grottes, de simples traces de charbon de bois.
En conclusion, la méthode de datation au radiocarbone peut s'appliquer couram-
ment, pour les derniers 50 000 ou 60 000 ans, à tout échantillon qui contient une
quantité suffisante de carbone (charbons, tourbes, coquilles de carbonate de
calcium...). L'erreur instrumentale sur ces datations est de quelques %.
Autres isotopes radioactifs utilisés
Plusieurs éléments ayant des isotopes radioactifs sont aussi utilisés dans différentes
conditions, l'une étant évidemment que ces éléments existent dans les échantillons à
dater.
La méthode 40 K/ 40 Ar (potassium 40, argon 40) s'applique bien aux roches volca-
niques. En effet, le 40 K, présent dans les minéraux de ces roches, est radioactif et se
désintègre en 40 Ar. Lorsque la roche est encore en fusion, l'argon, qui est gazeux, ne
peut pas s'y fixer et se dégage. Après le moment où la roche s'est solidifiée, l'argon
 
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