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vient d'etre relev´eunecho catastrophiste, visiblement de seconde main, relatif a
l'ıle. Il est question d'une “secousse
si violente que la surface de cette ıle en
avait ete totalement changee, les plus grandes montagnes s'etant affaissees et se
trouvant de niveau avec la plaine”. 9 Encore que la source de cette information nous
echappe, elle ne manque pas de susciter des interrogations en raison du contexte.
Robson garde le silence, jusqu'en 1790, annee ou il consigne trois secousses
au seul Tobago, une fois de plus d'apres Mallet. Empruntons a Poey une secousse
survenue le 26/2/1785 tant a Trinidad qu'aux Petites Antilles.
` Avraidireechappe a Robson un evenement essentiel, sans doute en 1794, annee
pour laquelle il n'est question que de la destruction de Cumana, cette fois-ci d'apres
le catalogue venezuelien de Fiedler. Or, il semble que ce soit a cet evenement
que se rapporte la remarquable description par Moreau de Jonnes, temoin, qui de-
viendra un “classique” de la sismicite des Petites Antilles, de violentes secousses
a Port-of-Spain. Ainsi lisons-nous: “
...
...
Soudain les cloches de la grosse tour de
l'abbaye se mirent en branle et tinterent comme pour un glas funebre ou le toc-
sin. Une lampe
...
suspendue a une chaıne `alavoute
...
s'agita d'elle-meme et
oscilla comme une pendule
La terre trembla avec une si grande violence que
nous faillımes etre renverses”. Les decombres et la solidite des grilles du chœur
empechent les religieuses de s'echapper. Survient une nouvelle secousse: “un nou-
veau choc remua jusque dans leurs fondements les murs de la vieille eglise” et
provoque la chute du cintre du transept, la dechirure de la voute et la chute du dome,
avec quarante victimes. Notre temoin trouve refuge “sous les arches du bas-cot´ede
l'eglise qui resistait encore aux secousses multipliees de la terre”. Il ajoute que “a
chaque nouvelle secousse, on entendait le fracas de l'ecroulement des maisons
...
”.
Les rues sont “obstruees par des amas de ruines”. S'il est question d'une succession
de secousses, deux d'entre elles meritent d'etre mises en relief. En effet, c'est a
deux reprises que se produit un mouvement de la mer au port: “deux fois la mer
s'etait retiree a perte de vue, laissant les navires a sec, puis elle etait revenue en
furie et avait rempli et coule ceux de ces navires qui s'etaient couches faute d'etre
soutenus”. 10 Il est evident que s'impose une nouvelle discussion d'ensemble d'un
evenement majeur, discussion qui echappe presentement a notre propos.
Les larges intervalles d'activite sismique notable sont sans doute l'une des
raisons de leurs effets psychologiques. Tel est le cas en 1795 a Port-of-Spain dont
il n'est pas question chez Robson. Qu'il suffise de trois notations. D'une part, “a
chaque nouvelle secousse on entendait le fracas de l'ecroulement des maisons, avec
des cris d'angoisse, d'agonie et des invocations a Dieu pour qu'il arretat cet affreux
fleau”. En second lieu, “d'autres, ne trouvant plus d'issue pour sortir de leur de-
meure et voyant les murs pres de se renverser sur elles, se precipitaient du haut d'un
balcon et venaient se briser sur les dalles de la place”. Enfin “des terreurs paniques
se repandirent dans cette multitude”. En particulier, “on pretendit que les esclaves
...
9 Nouvelles Extraordinaires du 6/3/1767.
10 M.A. Moreau de Jonnes, 1858, “Aventures de guerre au temps de la Republique et du Consulat”,
t.1, Paris, avec reed. simplifiee en 1893.
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