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L ES COURANTS MARINS
8.1 L A CIRCULATION GÉNÉRALE OCÉANIQUE
Les masses d'eau océaniques sont, à des degrés divers, entraînées par des courants
qui, si on les considère dans leur ensemble et à l'échelle de la planète, constituent la
circulation générale océanique.
En surface, cette circulation a comme moteur essentiel l'entraînement de l'eau
par le frottement des vents. Il est donc normal que les courants océaniques de
surface suivent les principales directions de la circulation générale atmosphérique. Il
y a lieu cependant de tenir compte des obstacles que constituent les continents et qui
n'ont pas leur équivalent dans l'atmosphère, ainsi que de la force de Coriolis. Du fait
de cette dernière, la circulation océanique se résout en immenses tourbillons, en
particulier ceux des parties nord des océans Pacifique et Atlantique, qui tournent
dans le sens des aiguilles d'une montre, et ceux des parties sud de ces mêmes océans
et de l'océan Indien, qui tournent dans le sens inverse. La seule région où un courant
peut faire un tour complet de l'axe terrestre sans rencontrer d'obstacle est la bordure
nord du continent antarctique longée par sa grande dérive d'ouest.
Il existe une circulation générale profonde, moins bien connue car d'accès plus
difficile aux mesures. Elle est essentiellement contrôlée par la plongée d'eaux
superficielles froides et peu salées en provenance d'un nombre limité de points
des zones polaires (mer de Norvège, mer du Labrador) : cette circulation est dite
thermohaline .
Ces deux types de courants ne sont pas indépendants : ils se conjuguent notam-
ment pour constituer le « conveyor belt » (bande transporteuse) qui traverse l'océan
Indien ( Fig. 26 ).
Du point de vue climatique, tous ces courants ont pour conséquence essentielle
la redistribution de l'énergie thermique fournie par le rayonnement solaire, ce qui
tempère les contrastes géographiques de température. Cette redistribution explique
en effet 40 % des transferts d'énergie des régions équatoriales vers les régions
polaires, le reste, soit 60 %, étant le fait de la circulation atmosphérique. Si cette
redistribution par les mouvements des masses océaniques n'existait pas, elle devrait
s'opérer par les mouvements atmosphériques qui en seraient d'autant augmentés.
Le climat de certaines régions étant très dépendant de l'énergie thermique trans-
portée par les courants océaniques, des modifications de ceux-ci, par exemple par
ouverture de détroits ou fermeture d'isthmes au cours des temps géologiques, ont pu
avoir une influence importante sur ces climats.
 
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