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Elles se développent au Silurien et gagnent l'Amérique du Sud, en particulier au
Brésil (Bassin du Parana). Le Pérou et la Bolivie montrent aussi la trace de glaciers.
Il est difficile de ne pas voir une relation entre cette courte, mais intense, glacia-
tion et l'extinction majeure des espèces qui lui est pratiquement contemporaine :
85 % des espèces marines ont alors disparu.
Sans être tout à fait libre de glaces, le Dévonien peut être considéré comme une
période interglaciaire, au moins en ce qui concerne ses divisions inférieure et
moyenne, car une autre glaciation se manifeste dans sa partie supérieure qui va se
développer au Carbonifère.
Glaciations du Permo-carbonifère
Au contraire de ce qui s'est passé à l'Ordovicien, la période glaciaire du Permo-
Carbonifère va s'étaler sur au moins 60 millions d'années. Elle débute au tout
sommet du Dévonien (Famennien), vers 360 Ma. Elle intéresse des régions situées
aujourd'hui plus au sud que celles affectées par la glaciation antérieure, très proba-
blement parce que le mouvement des plaques vers le nord a entraîné ces régions au
droit du pôle Sud ( Fig. 205 ). Les glaciers se forment d'abord dans des régions, alors
déjà montagneuses, d'Amérique du Sud : Bolivie, Pérou et Brésil. Au Mississippien,
partculièrement au Sepukhovien (328 Ma) la glaciation gagne l'Afrique du Sud,
alors à l'endroit du pôle Sud, qui se couvre de glaciers. Des traces (substratums
striés et moutonnés) et des dépôts (tillites, diamictites, sédiments glacio-marins) en
sont visibles dans le bassin du Karroo (formation de Dwyka).
Au Pennsylvanien, ces glaciers s'étendent en Antarctique, en Inde et en Australie,
suivant, semble-t-il, le mouvement apparent du pôle.
On a montré que cette période glaciaire était composée de plusieurs phases : 8 ont
été dénombrées en Australie ( Fig. 206 ), et au moins 9 au Brésil. Ces alternances de
phases glaciaires se font à des rythmes qui sont de l'ordre de plusieurs millions
d'années. Elles doivent entraîner des variations glacio-eustatiques au même rythme.
Mais on a mis en évidence des variations isostatiques à des rythmes plus rapides.
C'est ainsi que des sédiments du Carbonifère ont montré des rythmes de 400 000 ans
dans le centre des États-Unis (Kansas, Illinois), et que des rythmes de 100 000 ans
on été mis en évidence dans les Appalaches, au NE du Canada et dans le nord du
Groenland. Ces rythmes sédimentaires peuvent être expliqués par des variations
glacio-eustatiques dont l'amplitude pourrait être de l'ordre de 50 à 100 m. Les
fréquences de ces variations les font évidemment rapprocher de celles connues de
l'orbite solaire : 400 000 ans et 100 000 ans. On pourrait ainsi les expliquer par un
contrôle orbital des conditions climatiques selon les idées de Milankovitch.
Plus largement, les épais dépôts connus depuis longtemps dans les bassins houillers
carbonifères, constitués de très nombreuses alternances de couches de charbon et de
couches schisto-gréseuses, souvent désignées par le terme de cyclothèmes forgé par
Wanless et Weller (1932, Geol. Soc. Amer. Bull . 43, p. 1003-1016), pourraient rece-
voir la même explication, proposée dès 1935 par Shepard et Wanless ( Science , 81,
p. 521-522). Ces bassins houillers, d'âge surtout pennsylvanien, se sont mis en place
dans les régions chaudes et humides encadrant l'équateur ( Fig. 207 ).
 
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