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20.3   Durée des saisons caloriques
CART
Si on appelle Tc la durée de la saison chaude (printemps + été) et Tf la durée de
la saison froide (automne + hiver) et D = Tc - Tf la différence de ces saisons, on
a, en jours, D = 465 e sin ϖ , avec e : excentricité et ϖ : précession. Le maximum
de différence est atteint quand la précession est de 90º ou 270º (c'est-à-dire
quand sin ϖ = 1 ou -1). Avec une valeur de l'excentricité élevée, comme celle
atteinte il y a 3 millions d'années (0,06), on peut avoir des différences de
28 jours dans ces saisons caloriques.
Résumons l'ensemble de ces notions, un peu complexes. Les variations de l'obli-
quité jouent un rôle notable sur la répartition saisonnière de l'énergie solaire à la
surface de la Terre, surtout sensible près des pôles. Les variations de l'excentricité
ont un rôle très discret si elles sont considérées isolément, mais très important
combinées avec la précession. Lorsque l'excentricité est faible, toutes les saisons ont
la même durée, quelle que soit la valeur de la précession qui ne joue aucun rôle
climatique. Lorsque l'excentricité est forte, la durée des saisons dépend de la valeur
de la précession. Si le solstice d'été a lieu lorsque la Terre est près du périhélie, la
durée de la saison chaude sera minimale et elle sera très chaude car l'insolation, par
unité de temps, y sera intense alors que la saison froide sera longue et rigoureuse. Si
le solstice d'été a lieu lorsque la Terre est à l'aphélie, la durée de la saison chaude
sera maximale et donc chaque jour ne recevant qu'une insolation réduite sera frais,
alors que la saison froide sera courte et tiède. Le cas de l'hémisphère Sud est symé-
trique.
Conditions favorables pour une glaciation ;
l'hypothèse de Milankovitch
Au contraire de ses prédécesseurs, Milankovitch a défendu l'idée que la situation
où le solstice d'hiver de l'hémisphère boréal se produit lorsque la Terre est au
périhélie (
= 90°) pourrait être la plus favorable au déclenchement d'une glaciation
( Fig. 178 ). Y alternent une saison froide courte et peu rigoureuse et une saison
chaude longue mais plutôt fraîche. Alors, au moins à des latitudes assez hautes de
l'hémisphère boréal, la neige tombée pendant l'hiver ne peut pas fondre entièrement
pendant l'été. Ainsi, d'année en année, les quantités de neige qui restent vont s'accu-
muler en se transformant peu à peu en glace par compaction. C'est l'amorce d'un
phénomène de glaciation. À ceci s'ajoute le fait que l'extension des surfaces ainsi
englacées va augmenter le pouvoir réfléchissant des régions correspondantes, le
rayonnement réfléchi étant alors soustrait à la quantité totale d'énergie lumineuse
reçue par la Terre, ce qui accélère le refroidissement (rétroaction positive). Rendre
les périodes à étés longs responsables des glaciations quaternaires est ce qui fait
l'originalité de la théorie de Milankovitch.
Milankovitch a aussi souligné l'importance des variations de l'obliquité. Pour cet
auteur, elles contribuent à l'apparition d'une période glaciaire lorsqu'elle est faible
ϖ
 
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