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18 O
dans les tests des foraminifères benthiques. En effet, l'eau qui se trouve au fond des
océans est actuellement à une température très basse (de l'ordre de 2 °C ou moins),
proche de son point de congélation. Il est donc exclu que, même au plus fort des
glaciations quaternaires, cette température ait beaucoup baissé. On devrait donc
s'attendre, si les variations du
l'eau. Cela est confirmé par l'examen de l'enregistrement des variations du
δ
18 O dépendaient uniquement de la température de
l'eau, à ce que les proportions isotopiques de l'oxygène des coquilles de foraminifè-
res vivant sur ce fond soient restées pratiquement constantes. En fait, on constate
que ces proportions ont varié presque de la même façon que celles correspondant
aux foraminifères vivant dans les eaux de surface dont les températures ont, elles,
beaucoup changé ( Fig. 152 ). On est donc conduit à penser que la plus grande partie
de ces variations, disons 80 %, est due aux modifications propres des proportions
isotopiques de l'oxygène de l'eau de mer, résultant en définitive du stockage d'une
partie de son volume dans les glaces polaires.
δ
Fig. 152  - Variations identiques du d 18 O d'un foraminifère planctonique
et d'un foraminifère benthique
Ces courbes montrent les variations du δ
18 O des deux foraminifères Globigerinoi-
des sacculifer (planctonique) et de Planumalina wuellerstorfi (benthique) échan-
tillonnés dans une carotte marine. Elle traverse deux cycles glaciaires ayant eu
leurs maximums il y a 21 000 ans (environ 30 cm de profondeur dans le sédiment)
et il y a 130 000 ans (220 cm). Alors que la température des eaux de fond n'a pu
baisser que très peu pendant ces glaciations (elle est aujourd'hui à 2 ºC), les varia-
tions du δ
18 O du foraminifère benthique sont très marquées : elles traduisent un
changement de la composition isotopique de l'eau de mer dû au stockage de 16 O
dans les inlandsis. Les variations du δ
18 O du foraminifère planctonique sont très
semblables : le signal thermique est occulté par le signal du stockage des glaces.
Ainsi, en période glaciaire, ces signaux isotopiques révèlent en majorité les varia-
tions du stock de glaces mondial. Extrait de Duplessy, J.C. et al. , 1973, coll. Intern.
CNRS nº 219, p. 127-134.
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