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sud au nord, le Nil blanc, le Nil bleu et l'Atbara. Le premier prend sa source très
au sud près de l'équateur, les deux autres dans les plateaux volcaniques de l'Éthiopie.
Au cours des 30 derniers millénaires, la végétation s'est considérablement modifiée
dans cette dernière région qui s'est couverte de forêts au moment où le Sahara
cessait d'être un désert pour être parsemé de lacs, habité par des hommes et sillonné
de troupeaux (soit entre 9 000 ans et 4 500 ans BP). Le résultat est que l'érosion a
alors pratiquement cessé d'arracher à l'Éthiopie les minéraux caractéristiques de
cette contrée volcanique : toute cette histoire a été enregistrée dans les sédiments du
delta du Nil et peut être lue dans les carottes qui y ont été prélevées.
Sédiments marno-calcaires
La sédimentation des océans présente souvent des boues composées d'argile, prove-
nant surtout des continents lointains, et de calcaire qui procède essentiellement de
l'accumulation de coquilles de foraminifères ou de squelettes d'algues microscopi-
ques, les coccolithophoridés.
Les proportions de ces deux constituants varient considérablement, et l'on a pu
montrer bien souvent que ces variations étaient liées à l'évolution climatique. De
vrai, l'origine de ces variations n'est pas toujours la même, et l'on a pu invoquer
plusieurs mécanismes pour les expliquer. Parmi eux, la variation de producti-
vité des foraminifères et des algues, l'influence des courants marins, l'activation
des phénomènes de dissolution sous-marine jouent un rôle important. Le Plio-
cène de Méditerranée montre fréquemment des alternances marno-calcaires dont le
contrôle est attribué aux variations climatiques contrôlées par l'orbite terrestre
( Fig. 144 ).
Dans les sédiments anciens, on trouve des variations comparables qui se manifes-
tent par l'existence d'épaisses séries où alternent bancs de calcaires et couches de
marnes, et dont l'origine est très probablement climatique même si leur interpréta-
tion n'est pas toujours aisée.
L'analyse spectrale de propriétés de ces séries, telles que la calcimétrie ou la
susceptibilité magnétique, y montre souvent des fréquences qui peuvent être rappor-
tées à celles de paramètres de l'orbite terrestre ( Fig. 145 ). Cependant, la difficulté
d'avoir des datations précises dans ce type de formations empêche généralement
d'avoir des certitudes à cet égard.
Sédiments houillers
L'existence de charbons dans les couches sédimentaires revêt une signification paléo-
climatique. En effet, des restes de plantes ne peuvent être conservés que s'ils sont
protégés de l'oxydation de l'air. Il est donc nécessaire, pour qu'ils persistent qu'ils
soient séparés de cet air par une lame d'eau, ce qui ne peut se faire que dans un
climat humide. La répartition des charbons est en cela pratiquement exclusive de
celle des évaporites ( Fig. 146 ).
 
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