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Modelé glaciaire
Parmi les critères géomorphologiques capables de donner des informations sur les
climats du passé, un rôle considérable est joué par le modelé glaciaire. C'est, on l'a
vu, ce type d'arguments qui, le premier, a amené à l'idée que de grandes variations
climatiques avaient eu lieu dans le passé géologique.
L'empreinte que les glaciers laissent sur le relief est si durable que des témoi-
gnages en sont encore visibles pour des périodes aussi reculées que le Précambrien :
les plus belles traces de glaciers de tous les temps antéquaternaires sont visibles en
Ontario (Canada) et datent de plus de deux milliards d'années.
Cette empreinte se manifeste par des traces marquées à différentes échelles :
stries glaciaires, roches moutonnées, moraines, forme des vallées.
Les stries glaciaires , visibles sur les roches des bords ou des fonds de vallées
autrefois occupées par des glaciers, sont probablement les traces les plus apparentes,
les plus convaincantes et les plus durables de l'ancienne présence de glaciers.
Comme l'avait bien remarqué Jean-Pierre Perraudin dès 1815, elles sont orientées
dans la direction où s'écoule la glace, étant creusées par des blocs de roches entraî-
nés dans le mouvement du glacier. Cela permet de reconstituer le mouvement de
celui-ci, lorsque seules ces traces subsistent sur une surface ancienne. Des stries
peuvent aussi se voir sur les roches entraînées par les glaciers, témoignant ainsi de
leur ancien transport par la glace.
Des figures d'arrachement sont parfois visibles sur les substratums cohérents
ayant subi la pression de glaciers. Elles permettent souvent de déterminer dans quel
sens le glacier se déplaçait, par exemple lorsqu'elles dessinent des croissants dont
les pointes sont dirigées dans le sens de l'écoulement de la glace.
Les roches moutonnées sont des surfaces décamétriques ou hectométriques
arrondies par le frottement de la glace de telle sorte qu'elles dessinent de larges
convexités pouvant être groupées sur de vastes aires, très caractéristiques lorsque
l'érosion les a respectées ( Fig. 128 ). Ces formes sont bien décrites par leur nom
anglais de Whale backs (dos de baleines). À noter que leur versant amont montre en
général une pente plus forte que leur versant aval, ce qui peut indiquer le sens
d'écoulement de la glace.
Les moraines sont formées d'accumulations de rochers, de cailloux et de sables
entraînés par la glace. Ce matériel sédimentaire, caractérisé par un très mauvais clas-
sement granulométrique, est appelé till . Lorsqu'il est conservé, induré, au sein de
séries stratigraphiques anciennes, on le désigne sous le nom de tillite . On distingue
plusieurs sortes de moraines.
Les moraines latérales sont constituées par des roches tombées sur les côtés des
glaciers le long des versants rocheux. Lorsque deux glaciers convergent, pour n'en
former qu'un seul, leurs moraines latérales, situées sur leurs bords qui confluent,
se soudent pour donner une moraine centrale . Ce processus peut se répéter le long
du cours de glacier qui peut avoir plusieurs confluences successives, et autant de
moraines centrales parallèles.
 
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