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La diversité limitée et la nature de ses exportations exposent le Costa Rica à des luctuations
importantes dans ses recettes en devises étrangères. Les marchés sont en effet très volatils
dans les secteurs, névralgiques pour le pays, de la banane, de l'ananas et du café. C'est un
marché d'acheteurs où les fournisseurs n'ont que très peu d'inluence sur les cours. Voilà
pourquoi la dette nationale du Costa Rica a approché les 14 milliards de dollars US en
2009 : une fortune en regard de sa capacité de remboursement.
Le pays tente depuis quelques décennies de diversiier son économie. Or, s'il regorge de
richesses minières, le sous-sol costaricien les cache bien. Seuls de petits gisements ont été
mis au jour. Les rêves d'or entretenus par Christophe Colomb semblent appelés à demeurer
des chimères.
La ressource forestière a, quant à elle, fait l'objet d'une surexploitation alarmante. Il ne reste
plus aujourd'hui que le tiers du territoire sous couvert forestier, l'espace libéré ayant été
livré aux pâturages et à l'agriculture pour l'essentiel. La déforestation inlue même main-
tenant de façon importante sur le climat du pays. Au Guanacaste, par exemple, la saison
sèche tend à s'allonger.
Pourtant le Costa Rica recèle un magniique potentiel à l'intérieur même de ses écosystèmes
naturels. Plus de 5% de la diversité biologique mondiale s'y trouve. Une prise de conscience
de cet état de fait a conduit nombre de responsables à reconnaître et à protéger de multiples
espaces verts et bleus sur tout le territoire, et ce, particulièrement ces 30 dernières années.
Forêts, marécages, zones de nidiication d'espèces menacées, fonds de coraux marins et
autres écosystèmes sont maintenant jalousement préservés.
Ces actions trouvent déjà leur récompense dans le tourisme d'exploration, d'aventure et de
découverte. Le Costa Rica occupe dans ce créneau une situation très enviable. Parallèlement,
le tourisme de détente se développe aussi largement. Le littoral du Costa Rica s'étend sur
quelque 1 200 km. Selon les critères chers aux pays du Nord, l'eau y est délicieusement
chaude, tant dans le Paciique que dans la mer des Caraïbes. Rien d'étonnant donc à ce que
le tourisme soit en nette progression partout dans le pays. En 1999, le nombre de visiteurs
a atteint un million, et il a dépassé les 2,2 millions en 2011. Ainsi, ce secteur de l'économie
totalise 7,6% du PNB, engrange 22,7% des échanges extérieurs et fournit un emploi direct
ou indirect à près de 14% de la population. C'est ainsi le pays le plus visité en Amérique
centrale. Des dizaines de milliers d'Européens et de Nord-Américains qui vivent maintenant
ou possèdent une propriété au Costa Rica contribuent au développement en douce de ce
marché. Les touristes en provenance des États-Unis totalisent près de 39% des visiteurs,
les Canadiens se situent en troisième position avec 5%, derrière les Nicaraguayens (22%).
Si l'ICT (Instituto Costarricense de Turismo) s'emploie à évaluer le tourisme écologique
(ou écotourisme) dans une perspective de développement durable, les infrastructures et
les ressources en eau potable sont utilisées à leur ultime limite. L'industrie du tourisme est
par ailleurs remise en question par plusieurs. Si l'emploi dans ce secteur se développe, les
prix des aliments de base et de l'immobilier augmentent. Quant aux proits des grandes
corporations internationales qui possèdent la majorité des services liés au tourisme, ils ne
sont pas réinvestis dans de nouveaux secteurs et souvent quittent tout simplement le pays.
D'un autre côté, le blanchiment de l'argent du commerce de la drogue, par l'investissement
dans l'immobilier et dans les entreprises de services connexes au tourisme, soulève plusieurs
questions, non seulement au Costa Rica mais aussi dans les pays du Nord. On évalue la
somme provenant de ce commerce illégal à quelque 5 milliards de dollars. Avec toute cette
afluence touristique, il n'est pas étonnant d'entendre les Costariciens dire qu'ils se sentent
de moins en moins chez eux.
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