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H Le XXI e siècle
À l'arrivée du XXI e siècle, malgré une économie encore précaire, le Costa Rica demeure
une démocratie bien établie. Au printemps de l'an 2000, la population l'a bien démontré
en protestant en masse par des grèves et des manifestations contre un projet du gouverne-
ment visant à privatiser la compagnie nationale d'électricité, l'ICE, projet qui a inalement
dû être abrogé. À l'été de 2003, l'intensité des mouvements sociaux dans le secteur public
eut un tel impact qu'à la suite de ces protestations trois ministres ont démissionné. Ce fut
l'occasion pour les Costariciens d'exprimer leur grogne face à la situation économique des
plus dificiles qui les aflige depuis quelques années et leur exaspération face à la corrup-
tion. Au cours de la dernière décennie, trois des ex-présidents du pays ont d'ailleurs été
accusés de corruption.
En 2006, les Costariciens élisent à la tête du pays le social-démocrate Óscar Arias Sánchez,
président de 1986 à 1990 et Prix Nobel de la paix, dans un climat de méiance, car les
positions des candidats, tant au plan des politiques sociales qu'au plan du développement
économique, se ressemblent beaucoup. Le traité de libre-échange entre les États-Unis et les
États de l'Amérique centrale (TLC : Tratado de Libre Comercio ) domine la campagne électo-
rale et divise le pays. Les autorités électorales mettent un mois à proclamer les résultats du
scrutin présidentiel, et un référendum portant sur le traité de libre-échange promis par le
gagnant lors des élections est tenu le 7 octobre 2007. Résultat, le camp du « oui » l'emporte
de justesse (52%), et le Costa Rica adhère inalement au TLC.
Aux élections présidentielles de 2010, Laura Chinchilla Miranda est la première femme
élue à ce poste au Costa Rica. Ancienne vice-présidente et ministre de la Justice sous le
gouvernement d'Óscar Arias Sánchez, elle it campagne sous les couleurs du Partido de
Liberación Nacional (droite) et obtint 46% des voix.
Politique
Relativement petit, le territoire costaricien est néanmoins divisé en sept provinces (San
José, Alajuela, Cartago, Heredia, Limón, Puntarenas et Guanacaste). Celles-ci sont à leur
tour divisées en cantons, puis en districts. À noter que les provinces ne disposent que de
pouvoirs très limités, qui n'incluent pas la levée de taxes. Un gouverneur nommé par le
président dirige chacune de ces provinces. On peut donc parler du Costa Rica comme
d'une fédération fortement centralisée.
Le système politique est dit présidentiel. L'électorat élit, pour des mandats de quatre ans, un
président de la république, deux vice-présidents et la députation de 57 membres qui for-
ment l'Assemblée législative. Ain d'éviter les situations potentiellement explosives comme
celles de 1948 et la mainmise de certains groupes sur le pouvoir, le président ne peut
pas se représenter pour un second mandat immédiatement. De nos jours, les différences
idéologiques entre les deux grands partis du pays qui alternativement occupent le pouvoir,
soit le PLN (Partido de Liberación Nacional), plutôt social-démocrate, et le PUSC (Partido
Unidad Social Cristiana), se résument plutôt à des nuances.
La Constitution costaricienne respecte le principe de la séparation des pouvoirs entre l'exé-
cutif, le législatif et le judiciaire. Comme dans beaucoup de démocraties occidentales, les
frictions sont nombreuses entre les branches exécutive et législative de l'État. La Constitution
réserve l'adoption des lois et le contrôle des budgets à l'Assemblée législative, tout comme
elle lui confère la faculté de renverser les décisions présidentielles par un vote des deux
tiers. Il s'ensuit que bien des présidents doivent recourir au décret pour gouverner efi-
cacement. Dans tous les cas, le système a l'avantage de forcer les parties en présence à
rechercher des solutions négociées.
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