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Les visées impérialistes de William Walker
De toutes les personnalités qui ont boule-
versé l'histoire de l'Amérique centrale au
XIX e siècle, peu d'étrangers ont attiré au-
tant l'attention que William Walker (1824-
1860). Né à Nashville, au Tennessee, il étu-
die la médecine et le droit, puis il travaille
comme journaliste avant de se trouver, vers
1850, une nouvelle vocation : celle de flibus-
tier. Il rêve tout simplement de conquérir
des territoires de l'Amérique centrale et d'y
imposer la domination de la race blanche.
En 1854, Walker s'empare brièvement de
la Baja California et du Sonora au Mexique,
mais doit bientôt rentrer aux États-Unis,
faute de provisions.
Au Costa Rica, le président Mora réalise le
danger que représentent ces envahisseurs
pour la jeune république qu'il dirige. Son appel
aux armes réunira quelque 9 000 hommes de
toutes conditions. Cette armée se met en
marche et, au mois de mars 1856, parvient
au Guanacaste, où elle repousse les hommes
de Walker installés dans l'hacienda Santa
Rosa. Les troupes costariciennes pénètrent
ensuite au Nicaragua et gagnent la bataille
de Rivas en avril 1856. Malgré cette défaite,
Walker s'autoproclame président du Nica-
ragua et tente d'aller chercher davantage
d'appuis auprès des sudistes américains. Ça
ne sera pas suffisant, et en mai 1857 il est
contraint de retourner aux États-Unis.
Durant la guerre civile nicaraguayenne,
Walker est appelé à prendre le parti des
libéraux de la ville de León contre les
conservateurs de Granada. En juin 1855,
il débarque au Nicaragua avec ses merce-
naires esclavagistes et prend possession
du pays. L'incursion de Walker au Nicara-
gua et sa volonté affichée de conquérir les
nations limitrophes poussent les États de
l'Amérique centrale à s'unir.
Walker ne devait pas en rester là, puisqu'en
1860 il tente une ultime conquête de l'Amé-
rique centrale. Les Honduriens mettront un
terme à sa carrière à Trujillo, avec l'aide de la
Royal Navy britannique. À sa vie aussi : il sera
fusillé le 12 septembre 1860. La mémoire de
William Walker est encore aujourd'hui hon-
nie dans toute l'Amérique centrale. Et pour
cause ! Son ambition impérialiste aura fait
près de 20 000 morts.
Entre-temps, le café costaricien a réussi sa percée. La réponse des marchés a été bonne,
exceptionnellement bonne. L'exportation de la récolte rend vite nécessaire l'aménagement
des ports du pays, tant sur le Paciique que sur la mer des Caraïbes. Le grain de café devient
le grano de oro , ou « grain d'or », et les plantations se multiplient au cœur du territoire.
Le développement devient alors une réalité, et le Costa Rica peut enin envisager de se
doter des infrastructures d'une société plus moderne. Les barons du café, les cafetaleros ,
ne tardent pas à vouloir afirmer leur domination sur la politique nationale en remplaçant
le premier président élu du pays, José María Castro, par un des leurs, Juan Rafael Mora.
On considère généralement que c'est sous le second mandat du président Mora que le
Costa Rica a complètement afirmé son identité nationale. Il aura fallu, pour ce faire, une
crise très singulière, crise causée par l'ambition démesurée d'un aventurier américain qui
a voulu conquérir l'Amérique centrale: William Walker. Mora n'est guère plus chanceux
que Morazán. La population lui en veut parce que le choléra la décime (un Costaricien
sur 10 en meurt). Qu'à cela ne tienne ! Il traique les urnes pour se maintenir au pouvoir.
Les barons du café l'abandonnent quand il tente d'ébranler leur monopole sur les inances
du pays. Il est chassé du pouvoir. Il échoue dans sa tentative pour le reprendre, ce qui lui
vaut d'être exécuté.
Les barons du café ne tardent pas à rivaliser entre eux pour le pouvoir politique. En avril
1870, le général Tomás Guardia prend le pouvoir. Son gouvernement dictatorial dure 12 ans.
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