Travel Reference
In-Depth Information
petit à petit au statut d'intendances ( intendencias ) du royaume d'Espagne, le Costa Rica
reste sous la férule de la Capitainerie générale du Guatemala et de l'évêché de León, au
Nicaragua. Cartago sera même, pendant un siècle et demi, la seule ville de la Vallée centrale !
Graduellement, toutefois, on fondera d'autres paroisses. Heredia naît en 1717 sous le nom
de Cubujuquie. Vingt ans plus tard, c'est au tour de San José de sortir de terre. Alajuela,
elle, n'a été fondée qu'en 1782.
Les régions côtières du Costa Rica ont en revanche connu un développement quelque peu
différent. Sur le littoral ouest, le Guanacaste a pu tirer parti de ses voies de communication
avec le Nicaragua. Cela a permis une implantation agraire conforme à ce que l'Espagne avait
organisé plus au nord avec de vastes plantations. D'ailleurs, cette région relevait directe-
ment de l'administration coloniale du Nicaragua. Sur la côte longeant la mer des Caraïbes,
les colons se sont lancés dans la culture du cacao puis dans celle du tabac. Ces cultures
très rentables auraient sans doute pu faire la prospérité de la région. Mais voilà, il fallait
pouvoir exporter les récoltes, ce qui est devenu impossible en 1665, lorsque l'Espagne a
frappé d'interdit tous les ports de la côte dans l'espoir d'endiguer le développement d'une
autre industrie, celle de la piraterie. La métropole obtint ainsi exactement le contraire de ce
qu'elle avait désiré puisque, en l'absence de traics licites, les boucaniers se sont multipliés,
tout comme les contrebandiers.
H Le XIX e siècle
Peu peuplées, dificiles d'accès et dépourvues de richesse, les terres du Costa Rica n'ont
jamais vraiment été au cœur des préoccupations des autorités coloniales, qu'elles soient
du Guatemala, de México ou de Madrid. Le vrai pouvoir reposait surtout entre les mains
des aristocrates qui présidaient aux destinées des villes du pays. Cette relative indifférence
n'était pas pour déplaire aux colons, qui n'ont jamais vraiment fait de leur accession à
l'indépendance une revendication réelle. Aussi a-t-on dû être surpris dans les rues de San
José lorsque la nouvelle a couru que les colonies espagnoles d'Amérique centrale étaient
libérées du « joug » de la métropole à compter du 15 septembre 1821. L'isolement des villes
du Costa Rica était encore tel que la nouvelle y est parvenue un mois après, à dos de mule.
Le premier rélexe à Heredia et à Cartago est de se fondre au nouvel empire du Mexique.
Mais voilà qu'en 1823 les autres anciennes colonies d'Amérique centrale optent pour la
création d'une fédération ayant pour capitale Ciudad Guatemala. Du coup, on remet en
question l'adhésion à l'Empire. À San José et à Alajuela, un parti républicain réclame que
l'on se joigne à la nouvelle fédération. Le débat s'envenime et dégénère en guerre civile
en 1823. Les républicains remportent la victoire à Ochomogo. Les villes du Costa Rica
joignent donc la fédération, dans laquelle elles demeurent pleinement responsables de
leurs propres affaires. Les républicains choisissent l'une de leurs villes, San José, pour
capitale de la nouvelle province, mettant ainsi un terme au rôle dévolu à Cartago depuis
deux siècles et demi. Un an plus tard, le Guanacaste décide de se séparer du Nicaragua
pour se joindre au Costa Rica.
Premier chef élu de la nouvelle province, Juan Mora Fernández aura devant lui une dizaine
d'années de paix pour doter le Costa Rica des outils nécessaires au fonctionnement de
l'État. Pour stimuler l'économie locale, il mise sur la culture du café et réussit à attirer sur
la production locale l'attention des acheteurs de l'étranger, particulièrement ceux de la
Grande-Bretagne. En 1835, cependant, une insurrection éclate qui oppose San José aux
autres villes de la province. La capitale l'emporte avec un nouveau dictateur à sa tête,
Braulio Carrillo. C'est lui, en 1838, qui fait du Costa Rica un pays souverain. Carrillo ne
jouira pas longtemps de son statut de chef d'État puisqu'il est chassé du pouvoir en 1842
par un général hondurien, Francisco Morazán. Ce dernier sera encore moins heureux que
son prédécesseur : ses ambitions militaires lui vaudront d'être déposé puis exécuté moins
d'un an plus tard.
Search WWH ::




Custom Search