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Isabelle, Colomb vient de découvrir l'Amérique, sans le savoir. Il obtient de ses royaux
commanditaires de pouvoir achever l'exploration des rivages de ses «Indes». En 1502, le
navigateur en est à sa quatrième expédition lorsqu'une tempête endommage ses gréements
et le pousse à faire escale dans la baie de Cariari, près de l'actuel Puerto Limón.
Ça y est! L'Amérique centrale et le Costa Rica sont « découverts». L'expression a de quoi
faire sourire, vu la présence millénaire des Autochtones, mais, dans l'Espagne de l'époque,
l'opinion de quelques indigènes inidèles comptent pour bien peu. Colomb est sûrement
impressionné par la végétation puisqu'il baptise cette contrée La Huerta , mot espagnol qui
désigne un jardin. Les Autochtones lui font bon accueil et lui procurent des objets faits de
ce métal jaune qui excite tellement les convoitises en Europe.
Ferdinand d'Espagne se montre résolu à échanger aux indigènes de ses nouvelles posses-
sions l'éclat de l'or contre les lumières de la foi. En 1506, il nomme un gouverneur, Diego
de Nicuesa, qu'il charge de coloniser la région que les Espagnols nommaient Veragua.
Le malheureux joue de malchance, puisqu'il est contraint de débarquer au Panamá et de
remonter vers le nord à pied. Son expédition tourne vite au calvaire. Les ièvres tropicales
déciment ses troupes, ils avancent à travers un terrain impossible, le climat est pourri, et le
moral, lui, est en chute libre. Pour comble de malchance, les Autochtones ne se montrent
pas du tout enclins à faciliter son entreprise. Les Espagnols ne tardent pas à découvrir
la redoutable eficacité des attaques surprises menées par les indigènes. Des efforts de
Nicuesa, l'Espagne ne retirera rien de valable, si ce n'est la conscience que cette région de
l'Amérique centrale ne s'ouvrira pas facilement à la conquête.
Malgré tout, en 1522, Gil González Davila tente lui aussi d'établir une colonie dans la région.
Il se montre un peu plus heureux que Nicuesa, du moins au début, puisqu'il réussit à se
procurer de l'or. Convaincu d'avoir trouvé un pays de cocagne, il rebaptise le pays. La
Huerta devient Costa Rica , la « côte riche ». Le projet de colonisation échoue cependant, la
maladie et les privations emportant un grand nombre des hommes de Davila.
Les conquistadors espagnols semblent ensuite se désintéresser du Costa Rica. En fait, ils
étanchent leur soif de conquête dans les autres possessions de l'Empire, lesquelles ont
mieux tenu leurs promesses d'Eldorado. Le Pérou et le Mexique attisent les convoitises. Il
faudra attendre la seconde moitié du XVI e siècle pour que le projet de coloniser le Costa
Rica refasse surface, Philippe II voulant notamment évangéliser les Autochtones. Il semble
bien, cependant, que Dieu n'ait pas attendu après le roi pour ramener à lui ses brebis éga-
rées. La petite vérole et la tuberculose avaient fait leur œuvre de mort au sein de populations
que rien ne protégeait contre les souches virales apportées par les Européens. Beaucoup
des survivants avaient sagement choisi de s'exiler en gagnant des vallées reculées. En fait,
quand le nouveau gouverneur du Costa Rica, Juan Vásquez de Coronado, arrive sur place
en 1562, seuls demeurent les Chorotegas qui se sont établis dans la péninsule de Nicoya.
H Coronado
Le nouveau gouverneur Coronado fait preuve de plus d'initiative que ses prédécesseurs.
Il explore l'intérieur du pays où il découvre la Vallée centrale. Le climat plus doux et les
terres volcaniques y sont garantes de bonnes récoltes. C'est là, en 1563, qu'il décide de
bâtir une ville, Cartago.
L'absence d'indigènes a des conséquences fâcheuses, et pas seulement pour les prêtres qui
accompagnent Coronado. Le modèle qui a alors cours en Amérique hispanique s'appelle
l' encomienda. Il privilégie le recours au servage pour rentabiliser les concessions de terres,
faites le plus souvent au bénéice des hommes d'armes. Or, sans Autochtones et loin des
marchés d'esclaves, le gouverneur et ses colons doivent se résoudre à travailler eux-mêmes
leurs terres. Ils pratiquent une agriculture de subsistance qui tranche avec les plantations
des colonies voisines.
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